auto-entrepreneur episode 1 - le projet
ayest, je suis dans l’œil du cyclone pole-en-bois…
contrôle, relance, rendez-vous et entretiens en cascades, avec appel téléphonique, mails, entretien visio et en agence… bref … il m’a été notifié que là, franchement, je ne suis vraiment plus dans les cases : mon expérience professionnelle n’est plus pertinente et mon expérience associative et bénévole n’est pas certifiée. on en revient à la réflexion de départ –ils ne savent pas quoi faire de ce que je sais faire–
bon, bah je m’en vais me démerder tout seul. en terme légal, ça veut dire devenir travailleur indépendant en tant qu’auto-entrepreneur.
mon futur “métier” ? formateur à l’informatique domestique libre
j’en parle ici sous la forme d’un projet. rien n’est fixe ni définitif et il me reste encore beaucoup à faire et à organiser. c’est aussi un moyen de retracer le parcours complet depuis le besoin (une activité) jusqu’au lancement du projet et sa viabilité en passant par les démarches obligatoires et les questions que je me pose.
j’ai parcouru un grand nombre de témoignages d’auto-entrepreneurs et c’est vraiment varié : certains ont réussi à s’installer et vivent désormais leur “rêve d’entrepreneur indépendant” et d’autres en sont sortis dégoûtés voir ruinés…
alors pour ne pas faire partie des désabusés, on va en discuter.
le besoin :
dans notre société, il faut être identifié afin de pouvoir profiter des
droits disponibles. entendez par là que hors du système, il ne sert à
rien de rester en France, autant se barrer dans un pays sans sécurité
sociale, sans allocations familiales, bref, sans solidarité nationale.
mais nous avons 5 enfants et nous comptons bien les élever dans ce pays
si critiqué mais que j’estime être un bon environnement pour nos enfants.
l’identification :
il semblerait que “à la recherche d’un emploi” ne soit plus pour moi.
il me reste donc “patron” ou “salarié”. j’ai déjà testé les deux et je dois
avouer que la tranquillité du salariat, c’est cool, mais ça dépend grandement
du patron. et je dois admettre que je n’ai pas rencontré des tonnes de
patrons humains… alors je me dis… autant faire remonter la moyenne en
étant mon propre patron humain
les possibilités :
être son propre patron, cela peut se faire de différentes façons et cela
dépend de l’activité visée. dans mon cas, une profession libérale
non-réglementée, je n’ai pas besoin de grand chose. surtout pas de créer
une SARL ou ce genre de structure lourde. l’état met à notre disposition
un protocole pour les micro-entreprises, cool. bon, c’est pas le rêve non
plus dans la mesure ou on ne peut pas déduire les charges ni amortir le
matos. mais d’un autre côté, si tu gagnes rien, tu ne payes quasi rien
(hormis l’immatriculation et le forfait de base selon l’activité).
donc oui, je m’oriente vers la micro-entreprise.
l’activité, les services proposés :
‘formateur à l’informatique domestique libre’, c’est l’intitulé officiel
de ma future activité… mouais… on va définir le truc. voilà ce que
je me propose d’offrir :
- initiation aux outils du numérique pour un public allant des enfants aux séniors ;
- découverte et prise en main des différents systèmes d’exploitation (windows/mac os/linux) ;
- reconditionnement du matériel dans un but écologique ;
- conseil en achat de matériel neuf ou d’occasion (préféré) ;
- présentation et découverte des logiciels libres ;
- redonner le pouvoir aux utilisateurs sur leurs machines grâce aux logiciels libres ;
- installation de toute distribution libre ;
- assistance en-ligne ou à domicile pour toute opération de maintenance/mise à jour/sauvegarde/installation de logiciels ;
- remplacement de matériel, amélioration de la configuration initiale ;
- récupération de données sur système bloqué.
et là, on arrive au point délicat, la tarification :
j’ai toujours contribué bénévolement et il m’est donc très difficile de
‘mettre un prix’ sur ce que je me propose d’offrir…
notez l’ambiguïté de l’expression
donc qu’est-ce que je propose “en vrai” ? je dirais un accompagnement,
une aide personnalisée sur le système d’exploitation de la personne pour
lui permettre de prendre en main son système et en option, migrer sur
une distribution libre afin de reprendre le pouvoir sur son univers numérique.
il me faut donc mettre en place une grille tarifaire pour bien séparer
l’accompagnement en tant que tel et les connaissances libres et gratuites
mises en œuvre pour assurer ma mission.
la légitimité :
n’ayant aucune formation informatique scolaire ou universitaire, je me suis
obligé à faire, pour la première fois, mon cvlinux … ça m’a rassuré
- 2011-2015 : développeur du livarp, distribution bilingue dérivée de Debian ;
- 2013-2016 : développeur principal d’Handylinux, distribution dérivée de Debian ;
- 2015-2021 : rédacteur principal des cahiers du débutant et mainteneur du site dédié ;
- 2016-2021 : co-fondateur du collectif 3HG, membre des CHATONS ;
- 2016-2018 / 2020-2021 : développeur collaboratif de DFLinux, image ISO personnalisée par la communauté debian-facile ;
- 2016-2020 : développeur principal de kiss0s, distribution française légère dérivée de Debian ;
- 2020-2021 : développeur principal de nakeDeb, distribution bilingue légère et de secours dérivée de Debian ;
- 2020-2021 : réalisateur principal des DF Mini-Tutos, une série de tutoriels de vulgarisation informatique pour les systèmes Debian et dérivés ;
- 2020-2021 : mainteneur principal du projet Dis… C’est quoi ?, une série de petites BDs à usage pédagogique pour démystifier les principales notions et outils du numérique ;
- 2020-2021 : président de l’association Debian Facile ;
- 2021-2022 : vice-président de l’association Debian Facile ;
bon, ça a un côté un peu masturbatoire ce genre de liste mais ça aide surtout à se sentir à l’aise vis à vis de sa propre expérience. c’est débile, mais ça permet d’atténuer ce complexe de l’imposteur qui hante pas mal de contributeurs du libre.
un plan d’actions :
c’est la todo.list de base pour le projet …
- choisir un nom/logo pour l’entreprise
- déclaration d’activité sur le site de l’urssaf
- définition du rayon d’action géographique
- définition précise des services
- définition de la tarification
- mise en place d’un site pour l’activité
- choix d’un plan de référencement
- prise de contact avec le milieu associatif local
- prise de contact avec les écoles locales
- prise de contact avec les médiathèques locales
- renforcement des connaissances windows/mac os
- développement d’une distribution dédiée à l’initiation et la découverte des outils libres, un genre de ‘DFiso full packages’
- …
wala wala … on verra bien comment tout ça se concrétise, ou pas.
pour celles et ceux que ça titille, le site de l’urssaf donne tous
les détails sur les statuts et procédures pour les auto-entrepreneurs.
je vous tiens au jus,
n’hésitez pas à me faire part de vos témoignages si vous êtes ou
avez été dans cette situation,
++
arnault