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IEF : rapport d'inspection et prise de conscience

IEF : rapport d'inspection et prise de conscience

salut les humain-e-s :)

aujourd’hui, jour d’inspection pour mes enfants en instruction en famille… et changement d’ambiance par rapport aux autres années.

pour commencer, l’inspecteur me prévient que suite à un nouveau décret, l’inspecteur d’académie peut décider seul du retour de l’enfant à l’école, sans passer par une décision de justice comme c’était le cas avant. il m’informe également que les contrôles pédagogiques peuvent désormais être réalisés par surprise… bref … le gars m’informe gentiment qu’il a tout pouvoir sur l’avenir de mes enfants si je ne montre pas patte blanche dans tous les domaines…

voici donc notre inspecteur accompagné d’une institutrice, assis en face de moi et m’expliquant que vu le contexte sanitaire, nous allons procéder à un contrôle des enfants un par un (j’en ai 4 en IEF). on attaque avec le plus petit, 4 ans et donc censé être en moyenne section de maternelle.
un questionnaire long comme le bras surgit du classeur de l’institutrice… et alors que les autres années, la place était donnée au dialogue et à l’échange avec les enfants, le contrôle est désormais une suite de cases à cocher…
résultat, car mon petit bout n’a pas vraiment collaboré aux exercices demandées par ces personnes inconnues et masquées : un second contrôle sera effectué en fin d’année car il n’a pas voulu écrire son prénom et n’a pas reconnu un camion de chantier… sans commentaires.

arrive ensuite le contrôle de ma petite, 6 ans et donc au CP cette année. on lui demande de lire une histoire, d’effectuer quelques opérations en calcul mental (genre 50+20… rappelons que nous sommes en janvier, qu’il reste 6 mois de boulot) et me demande pourquoi elle ne pratique pas d’activités externes cette année (juste lol… z’avez pas vu passer la covid ??). le contrôle se passe bien, ma petite collabore avec eux, chante sa contine préféré, réalise sa petite dictée et s’en sort bien : pas de second contrôle prévu.

demain, ce sera la tour des mes deux moyens, 9 et 10 ans. mais c’est la dernière fois que j’écris à ce sujet.
[edit du 29/01 : une seconde visite est prévue pour ma grande de 10 ans au mois de juin… c’était attendu :/ ]

le formatage de nos bambins se fait de plus en plus tôt et l’école qui forme les esprits libres n’existe plus. je ne blâme pas les profs qui doivent faire face à de nouveaux protocoles en ce moment, qui doivent faire face à de nouvelles réglementations ministérielles 4 fois par an, qui doivent faire face à leur hiérarchie et aux normes imposées par l’éducation nationale, administration de plus en plus inhumaine, autant dans sa fonction que dans ses manières.

l’éducation de nos bambins ne tient qu’à la bienveillance et au courage de quelques un-e-s qui conservent le feu, la foi, la passion de l’instruction. mais pour les autres, les profs par dépit, les profs qui n’en peuvent plus, les profs débordés, les profs pris à parti par les parents, bref, pour une part grandissante du corps professoral, la situation ressemble de plus en plus à de l’élevage intensif, avec notation et cotation, avec hiérarchie, compétition et de fait, non-adaptation au rythme de l’enfant.

l’enfant doit désormais s’adapter à l’école, point barre; même en IEF.

alors lorsque j’entends le ministre ma parler de “l’intérêt supérieur de l’enfant”, je ne peux que rire jaune. l’école est censé être le meilleur endroit pour apprendre ? la meilleure place pour devenir un adulte ??

non, en fait, l’école est réellement devenu un lieu de garde ou le formatage est poussé à l’extrême, afin de permettre aux parents d’aller travailler pour faire tourner une économie qui ne profite qu’à quelques uns.

alors oui, dans certaines familles et certaines conditions, je suis d’accord pour dire qu’il vaut mieux que les gamins aillent à l’école pour recevoir une instruction, quelle qu’elle soit… ce sera toujours mieux que rien

mais venir nous gonfler sur le niveau de nos mômes en IEF alors que le décrochage scolaire est Le sujet de l’année pour les autres enfants (pas de décrochage chez les enfants en IEF malgré la covid soit dit en passant), je trouve ça un peu gros.
Désolé d’avoir voulu faire des enfants et de vouloir les instruire.
désolé de vouloir passer le plus de temps possible avec nos enfants avant qu’ils deviennent adultes et fassent leur vie.
désolé de penser que les souffrances inutiles de l’école ne sont pas nécessaire à l’instruction et qu’on peut aussi apprendre dans l’amour et non dans la compétition et la douleur.

donc voilà… ça pue. franchement ça pue cette ambiance.

je ne peux que constater une similitude de traitement entre les enfants en IEF et tout le reste de la société actuellement. la seule réponse apportée par le pouvoir est la surveillance, la catégorisation et la répression.
l’écoute, le partage, le dialogue ne sont plus de mise de nos jours. il faut “rentrer dans les cases” à tout prix pour éviter les remarques hiérarchiques : j’ai bien vu que la moitié des questions posées aujourd’hui par l’institutrice étaient aussi surprenante pou moi que pour elle.. mais il faut bien remplir les cases pour rendre son rapport au chef… quelle honte, quelle dégringolade de “l’éducation à la française”.

donc voilà, dernier article à propos de l’IEF, dernier avis plus que négatif sur l’ambiance actuelle et je ne peux que souhaiter du courage aux familles qui, comme nous, ont fait le choix de prendre soin de leurs enfants au lieu de les confier à d’autres.

chacun fait bien comme il veut dans la limite du raisonnable : je ne juge pas les parents qui mettent leurs enfants à l’école, ça se passe plutôt bien la plupart du temps. en revanche, j’accepte de moins en moins les privations de libertés qui commencent dès le plus jeune âge. j’accepte de moins en moins les remarques et regards de ces parents qui croient tout savoir (mais qui ne voient leurs enfants que 3 heures par jour et qui postent “liberté” le jour de la rentrée…). j’accepte de moins en moins que l’état veuille se substituer aux parents de plus en plus tôt… surtout si c’est pour les coller devant un écran et des logiciels privateurs en école à distance car ils ne sont pas capables de gérer une crise sanitaire.

toute mon admiration, mon amitié, mon respect et bien du courage aux profs qui le méritent !
tout mon indifférence aux profs qui jouent le jeu du pouvoir et remplissent des cases au lieu de remplir des rêves !

les premiers défenseurs de l’IEF devraient être les profs car eux-mêmes ne font que râler devant le manque de moyens, le manque de personnel, le manque de considération. ils devraient donc être de fervents défenseurs de l’IEF, concept qui permet aux enfants d’être écoutés, aux parents de prendre tout le temps nécessaire, qui permet à l’éducation de s’adapter, qui permet aux familles de se souder et de faire face au monde extérieur sans faiblir.

vous l’aurez compris, mon prochain article sera résistant.

bis@++

arp

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