at[h]ome

nous sommes tous différents, c'est notre point commun...

IEF game over ??

IEF game over ??

et voici que notre président de la république annonce qu’il veut mettre fin à l’instruction en famille, car il veut mettre fin à la radicalisation … tiens .... je ne savais pas que les terroristes ayant perpétré des attentats en France avait fait l’école à la maison ???

allez, je ne suis pas du genre à polémiquer .... donc je vais simplement parler de mon IEF à moi, cette instruction en famille qui fonctionne maintenant depuis 8 ans avec un brevet des collèges obtenu par mon grand cette année, malgré le fait qu’il n’ai été contrôlé qu’une fois pendant le collège par les services de l’éducation nationale.
oh et puis je vais peut-être dire un peu ce que je pense de cette annonce…

arrêt des jeux pour l’IEF ? qu’est-ce-que ça veut vraiment dire pour nous … pour vous ?

dans notre famille, l’IEF rythme nos journées. nous passons littéralement notre vie avec nos enfants. alors autant vous dire que la mort de l’IEF, c’est la mort de notre façon de vivre.

je sais que de nombreuses voix vont s’élever contre cette privation de liberté, mais je n’ai pas grand espoir. 50 000 familles sont concernées, donc une “niche” électorale dont tout le monde politique se fout, et qui, il est vrai, compte dans ses rangs une certaine catégorie de tarés qui se servent de notre liberté à instruire nos enfants pour leur inculquer toutes sortes de saloperies… non je ne parle pas de l’éducation nationale.

la question que l’on s’est posé avec ma femme est la suivante :

doit-on préparer nos enfants au monde dans lequel on vit ?
ou doit-on les instruire pour qu’ils soient capables de changer le monde dans lequel on vit ?

il est donc évident que notre président partage l’avis d’un grand nombre de nos concitoyens et a choisi la première réponse… surtout ne pas éduquer les enfants pour leur apprendre la liberté… surtout ne pas vouer sa vie à ses enfants, autant laisser d’autres le faire…

suis-je en train de dire que tous les enfants sortis de l’école traditionnelle sont moins libres ? absolument pas.
je pense en revanche que beaucoup d’adultes ont un souvenir bien douloureux de leur passage par l’éducation nationale, et qu’en tant que parent ayant la possibilité de les garder à la maison, je préfère protéger mes enfants de tout ce dont notre président parle. car non.... la radicalisation n’est pas dans l’IEF, elle est dans les actions du gouvernement à l’égard des minorités, forçant ainsi les-dites communautés à réagir, parfois mal, parfois très connement, et bien plus souvent à l’école traditionnelle.

suis-je en train de dire que les parents qui mettent leurs enfants à l’école sont des monstres ? absolument pas,
je dis simplement que leur retirer le choix d’instruire leurs enfants leur retire du même coup tout pouvoir sur l’éducation des petits durant 13 ans.... 13 années de la vie d’un être humain totalement contrôlées par une institution sans aucun recours des parents… euh… vous voyez pas le mal ?

le simple fait que l’IEF existe permet aux parents de prendre leurs responsabilités lorsque cela s’avère nécessaire : en cas de maladie, de retard, de harcèlement, de soucis avec l’administration etc.
le simple fait de supprimer l’IEF est une façon de dire aux parents qu’ils n’ont plus rien à dire/faire à propos de l’instruction de leurs enfants : c’est le “programme” qui décide et ça se fera là où le gouvernement l’a décidé. l’état aurait donc plus de prérogatives sur mes enfants que ses propres parents ? j’avoue que cette idée provoque chez moi peur et colère.... jamais bon comme cocktail…

ne pas leur apprendre la liberté…

oui, interdire l’IEF, c’est restreindre de fait la possibilité de s’instruire librement, car le simili choix proposé par l’éducation nationale (établissement public/privé/sous contrat/hors contrat) n’est qu’un leurre de plus qui masque un favoritisme évident envers nos riches concitoyens. navré pour vous les bourgeois, je ne vous en veux pas particulièrement, mais un peu quand même, de ne jamais rien faire à part l’anguille pour vous adapter en en tirant toujours un certain profit…

bref, peu de pays permettent l’IEF, je voyais cela comme une liberté fondamentale en France… il semble que notre président veuille s’attaquer à cette liberté là aussi. vraiment… quel politique de merde !
je n’arrive pas à comprendre en quoi cette décision est pertinente pour stopper la radicalisation. il ferait mieux d’embaucher des inspecteurs pour vérifier l’instruction : ça ferait des chômeurs et des radicaux en moins dans le même élan !

je disais donc… qu’est-ce-que ça veut dire pour nous ? pour les enfants ?
et bien mon grand va avoir 16 ans donc je ne sais pas s’il sera concerné. en revanche, les autres vont se retrouver respectivement en maternelle/CE1/CM2/6° .... alors qu’ils n’ont jamais vu une salle de classe de leur vie, alors qu’ils n’ont jamais été comparé à d’autres enfants, alors qu’ils peuvent poser toutes les questions qu’ils veulent à tout moment de la journée, quelle que soit la matière.

en fait, je plains les futurs profs de mes enfants.... ils ont certainement oublié ce que “libre” veut dire. libre de réfléchir, de poser des questions, de demander des précisions, de ne pas prendre pour argent content tout ce que les adultes disent, de croire au respect méritant et non dominant… tellement de choses mises en place avec nos enfants dans une dynamique progressive et pédagogique à long terme. et tout ça qui va se casser la gueule l’année prochaine. je suis abattu en écrivant ces mots

et en même temps, je me dis que je suis allé à l’école, que je n’en suis pas mort, et que de toute façon, nous serons toujours là pour nos enfants, école ou pas !

l’alternative ? lutter ? se faire enlever ses mômes par des services sociaux débordés et zélés ? non merci ! on a déjà subit des accusations calomnieuses et les enquêtes qui vont avec, aucune envie de recommencer.
collaborer avec les profs ? euh … oui … avec celles et ceux qui voudront bien prendre nos enfants en considération et ne pas les traiter comme des éléments perturbateurs… c’est pas gagné. car on ne peut pas dire que les profs soient aidés dans leur mission par le gouvernement et ses décisions.

vous allez me dire que j’exagère car je suis directement concerné, mais je crois que cette décision présidentielle a quelque chose à voir avec le pire de ce qu’un gouvernement puisse faire : formater la jeunesse. contraindre la nouveauté, l’imagination, le parcours personnel, la diversité humaine.
ne pas offrir d’alternative à la jeunesse, c’est du fascisme. n’ayons pas peur des mots.
et dans un état fasciste, quelle est l’attitude à adopter ? comment éduquer ses enfants sinon contre le système… cette perspective me navre. je supporte difficilement les “anti-*” car je trouve dommage de se battre contre lorsqu’on peut agir pour. mais comment faire autrement que de se battre d’une façon ou d’une autre contre ce système qui cherche à contraindre mes enfants ?

j’ai donc un peu moins d’un an pour préparer mes enfants à subir l’agression de l’éducation nationale et de ses rouages. les préparer à affronter le classement, la compétition, les moqueries, la médisance, le bêtise, les smartphones, toutes ces choses qu’ils avaient largement le temps d’apprendre au fur et à mesure en grandissant à leur rythme.
mes enfants vont donc être “comme tout le monde” : ils vont apprendre dans la douleur au lieu d’apprendre dans l’amour. et pour quelle raison ?? ah oui : pour combattre la radicalisation islamiste en france… le truc auquel ils ne captent rien et contre lequel ils ne peuvent rien. en tout cas, ce n’est pas leur présence au sein de l’éducation nationale qui va changer les choses.

mes enfants vont subir les conséquences des décisions stupides de nos gouvernants. c’est la définition de la citoyenneté en fait quand on y pense… je me dois donc de les préparer à cette citoyenneté. comme d’autres pères avant moi. je dois leur apprendre à se méfier, à ne pas faire confiance, à se battre, à souffrir, à subir en silence. c’est ce dernier point qui me fait mal. je sais que je ne peux pas protéger mes enfants de la souffrance, mais je leur ai toujours appris à ne pas rester sans rien faire face au mal.
et quand le mal vient de l’endroit qui sert normalement à t’instruire ? et quand le mal devient institutionnel ?

j’ai le sentiment que chaque aspect de notre vie devient une lutte, qu’il ne reste que peu de place pour l’émerveillement, pour la joie, pour l’insouciance.
on en revient à une ambiance de guerre alors que nous sommes censés être en paix.
on en revient à une ambiance de peur alors que rien ne nous menace.
on en revient à une ambiance de défiance alors que nous sommes frères et sœurs.

notre président a bien travaillé pour préparer la nation au pire de notre société : le contrôle du peuple par l’état, depuis son plus jeune age, afin de produire de gentils consommateurs connectés et fichés, avec un bel historique de données perso remontant aux 3 ans de l’humain-e, qui depuis cet age, sera scruté, analysé, fiché, classé et finalement, utilisé par les lobbies de tout poil pour influencer telle ou telle campagne politique.
les réseaux sociaux sont de la partie et y voient une manne financière et publicitaire de plus… encore plus de gentils consommateurs à conseiller…

j’espère vraiment que ce projet ne verra pas le jour car cela marquera la fin de la Liberté telle qu’on la conçoit en France : les parents seront dans l’obligation de confier leurs enfants à l’état pendant 13 ans. je n’ai aucune idée de comment je pourrais réellement réagir à une telle loi. je vais tenter de limiter la casse au cas ou cette année… mais je ne prévois rien de bon.

++

arp

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