at[h]ome

nous sommes tous différents, c'est notre point commun...

12 ans ... rien ne va plus

anars dans l’âme et pas que, les “principes” ne sont pas légion chez nous, mais il y en a quelques uns, bien choisis, qui nous dirigent et nous aident dans nos prises de décision.

un de ces principes est axé sur “les enfants et la fierté”. j’ai entendu, et je ne dois pas être le seul, qu’il fallait faire la fierté de ses parents … la bonne blague !
des parents aimants n’ont nul besoin d’être fiers de leurs enfants, ils les aiment, point barre.

en revanche, je crois que je dois mener ma vie d’homme de telle façon que mes enfants soient fiers de moi, ou du moins, qu’il n’en soit pas gênés ou pire, qu’ils aient honte de moi.
à chaque décision importante qui touche de prêt ou de loin les enfants, je me demande de quelle façon je vais l’expliquer plus tard aux petits devenus grands.
généralement, le résultat est assez clair si je fais preuve de bonne foi et d’objectivité (autant que cela est possible lorsqu’on parle de ses mômes).

mon fils a eu 12 ans ce mardi.
et sans que je m’y attende, une pression de taré s’est abattu sur mes épaules.
pas la pression angoissante ou paralysante, non … plus un rappel de responsabilité rapport à nos principes d’éducation.

12 ans, c’est l’âge à partir duquel je commence à avoir une vision très claire de ma vie : j’ai des souvenirs précis de presque chaque jours à partir de ce moment de mon enfance.
et quand j’y pense … d’un coup … je me dis que j’ai carrément intérêt à faire gaffe maintenant !!

alors oui, c’est idiot car mon fils a certainement déjà des moments précis qui resteront gravés dans sa mémoire, ce n’est pas à partir d’hier Précisément, que d’un coup, il va se souvenir de tout.
je sais aussi que la mémoire est grandement émotionnelle et qu’il a été, est et sera marqué par des instants forts. certains de ces instants seront partagés (le mariage par exemple), mais il vit aussi dans sa réalité, avec ses émotions et sa façon de percevoir le monde. et sur cela, je n’ai aucun contrôle (et n’en veux surtout pas !).

il est relativement simple d’envisager la perte de contrôle pour soi-même, le lâcher-prise comme on dit … mais j’avoue qu’il va me falloir encore quelques mois pour parvenir au même résultat avec mon “grand”.
je n’ai pas eu ce soucis avec la grande, ma fan de manga préférée mais c’est une autre histoire (si tu lis ces lignes…)

c’est dans ces moments que je me dis que la liberté absolue n’est pas une bonne chose pour moi. je n’irais pas jusqu’à dire que le principe (oh en revoilà un) est généralisable, mais est-elle bénéfique à quelqu’un en fait ?
la liberté absolue, pour moi, n’est possible que si on se détache réellement de tout et de tous. cela ne veut bien sûr pas dire être indifférent, mais simplement détaché. dans ce contexte, alors je peux expérimenter la liberté absolue (sans compter les entraves biologiques et biochimiques).

mais est-ce-que j’en veux ? ai-je besoin de cette liberté ? que va-t-elle m’apporter ?

et je n’ai pas besoin d’aller bien loin dans ma réflexion nocturne pour m’apercevoir que je n’en veux pas.
oui, étant attaché à celles et ceux que j’aime, je vais souffrir, être torturé et je vais perdre mon self-control à mainte reprises car je les aime et me soucie d’eux. je fonctionne comme ça … je n’ai pas trouvé le curseur de l’empathie …
mais parce que je les aime et me soucie d’eux, je vais partager dans la même ampleur d’émotions, de grands moments de partage, de bonheur, de plénitude, de béatitude même !

alors oui, le bonheur a un prix : l’acceptation d’un possible malheur aussi intense que le bonheur recherché.
comprenez que j’ai un peu de mal à accepter le possible intense malheur de celles et ceux que j’aime. et que je préfère nettement participer et contribuer à leurs plus grands bonheurs.

12 ans … comment contribuer à son bonheur ?
car oui, ça y est, il commence à apprendre des trucs sans moi, des trucs auxquels je capte que dalle.
voilà ce que c’est de lui apprendre à naviguer de façon sécurisée et correcte (du coup, je lui laisse l’internet libre d’accès totalement) .. de lui apprendre l’autonomie … on en arrive au moment ou il te raconte un truc … tu lui demande de quoi il parle et il te regarde comme un vieux débris tout juste égoutté du formol … un petit bonheur de père.
bref … j’ai arrêté de me poser la question … je Lui pose la question c’est nettement plus simple et rapide.
alors oui, je sais qu’il y a des trucs dont il ne me parlera pas (enfin j’espère … j’suis ouvert, mais bon) mais je préfère l’habituer à exprimer ses émotions précisément, même si ça va surprendre les autres humain-e-s plus tard.
au moins, il sait déjà qu’il a un endroit ou parler de ses rêves sans être jugé, exprimer ses craintes sans être moqué et vivre l’amour sans être railler … car oui, malheureusement, la gentillesse et l’amour ne sont pas des atouts à 12 ans dans notre société. la mode est plus au retour de la loi du plus fort et/ou du plus roublard.

mon fils est naïf ?
parfois … c’est vrai. mais sa naïveté n’est que l’expression de ce que devrait être le quotidien d’un enfant de 12 ans qui s’éveille à sa vie d’homme. ce n’est pas l’âge de la compétition ou de la guerre. jouer à buter le zombie, c’est rigolo. mais ça ne m’a jamais fait rire irl.
certains appellent cela de la faiblesse ou de la naïveté.
certains vont jusqu’à nous dire que nos enfants, ief, risquent d’être moins sociables… la bonne blague !
la force, ce n’est pas de savoir être seul, c’est surtout d’aimer, d’être aimer, et de s’entraider car non … on ne peut pas tout faire seul … surtout être heureux.

notre grande fierté ?

après la visite des inspecteurs de l’éducation nationale, les 5 enfants sont venus les uns après les autres squatter la piaule parentale, se regroupant autour de nous, en silence.
si de 10 mois à 12 ans, ils se rassemblent tous autour de nous pour retrouver leur équilibre, alors on a fait du bon travail !
on leur offre un cocon d’amour et de sécurité depuis lequel ils vont pouvoir s’épanouir, tout en sachant que nous sommes là.

enfin c’est comme ça qu’on vit chez nous

j’espère que vous aussi, vous avez trouvé votre équilibre, à votre façon, à votre rythme, et que vos enfants (si vous en avez) ou les enfants que vous rencontrez, savent que vous êtes là pour leur bien, et qu’ils peuvent avoir confiance.

aucune génération ne devrait grandir dans la défiance de la génération précédente … les enfants sont pas si chiants … enfin si, des fois … mais pas tout le temps

joyeux anniversaire mon fils !

bis@++

arp

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