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nous sommes tous différents, c'est notre point commun...

glandouille préméditée

glandouille préméditée

je repensais au temps que j’ai passé, comme la plupart d’entre nous, à user mes fonds de culotte sur les bancs de l’école… de 6 à 17 ans… le cul rivé sur une chaise en écoutant religieusement le prof’ d’en face.

de cette période de ma vie, mes souvenirs les plus marquants sont dispersés entre les récrés et les vacances, ce qui ne représente qu’une faible proportion de mon enfance et de mon adolescence. et je trouve ça dommage.

aujourd’hui, je tente de faire de la vie de nos enfants une récréation parsemée d’apprentissage plutôt qu’une vie scolaire saupoudrée de récré’ car au fil du temps, en pratiquant l’instruction en famille, je m’aperçois que le plus important, c’est de déterminer un temps de glandouille

oui, ne rien faire peut être extrêmement productif.
je sais que c’est totalement antinomique dit comme ça, mais le temps de glandouille préméditée, consciente et non fuyante (pas pour ignorer les responsabilités) rend mes enfants disponibles et demandeurs.
au lieu de responsabiliser mes enfants avec des horaires et des plannings, je leur apprend que chaque jour, il y a des “choses” à faire ou à apprendre, au moment opportun, sans pression.

à la dernière visite de l’inspectrice de l’éducation nationale, elle me demandait où étaient les corrections des évaluations du cned. on s’est regardé avec mon fils une seconde avant que je lui explique : je ne fais passer une évaluation à mon fils que lorsqu’il est prêt, non pas pour “vérifier” ses connaissances, mais plus pour lui donner confiance par rapport à son apprentissage.
lui-même a un peu de mal et se met la pression pour les évaluations, mais ça va mieux.

le seul bémol est lorsque le pitchoun’ est malin et qu’en plus, il a une bonne mémoire de base… la tentation est grande d’étaler la glandouille à toute la journée, et il me faut alors “serrer la vis”, entendez par là m’exprimer un poil plus fort pour dire “allez ! au boulot maintenant : on retrouve son cerveau et on s’en sert s’il te plaît !”
oui, je sais, je suis strict

mais concrètement, qu’est-ce-que ça veut dire ?

et bien au quotidien, ça donne quelque chose comme : levé tous ensemble, petit déj’ ensemble ou séparément selon l’humeur et l’envie (des fois, le môme il a rêvé d’un jeu, et il aura pas faim de suite… il voudra jouer, alors on joue), le petit déj’ est un moment de glandouille particulier car il évolue vers un temps de travail (le premier cours de la journée).
une fois le premier cours passé, je détermine si il est possible d’enchaîner ou si mon fils est trop déconcentré. dans le second cas, j’intercale un autre moment de glandouille (non prémédité, circonstancié celui-là).
le deuxième moment de glandouille préméditée suit le repas de midi (que la famille prend vers 14h en fait)… etc. bref, la glandouille prémédité précède tout le temps un “temps imposé” (repas, douche, cours, dodo) et doit donc être un peu guidé : la glandouille du soir ne doit pas être trop agitée, celle du matin ne doit pas être trop longue (sinon c’est mort pour la journée).

nous pratiquons également la glandouille en mode totale, entendez pour toute la journée… car des fois, on attaque une journée pourrie, ça arrive, alors je ne vois pas l’intérêt de forcer mes mômes à faire cours, surtout si c’est pour tout reprendre le lendemain car ils ont rien capté. là aussi, c’est une glandouille circonstanciée, mais comme c’est une possibilité connue des enfants, ils se sentent moins oppressés et sont plus réceptifs en général… c’est donc quasi une glandouille préméditée.

cette journée peut même s’étendre à plusieurs jours lors de l’anniversaire de l’un d’entre nous : comme je ne prévois aucune grandes vacances au cours de l’année scolaire, ce sont les anniversaires des membres de la famille qui servent de détente avec 4 jours “fériés” minimum par anniversaire

je précise que la décision de la glandouille n’appartient pas à nos enfants, faut pas déconner, mais ils ont la possibilité de la suggérer. le ‘non’ étant toujours suivi d’une explication et/ou une conversation (si le ‘non’ est prononcé).

voilà, à j-1 de la fin de mon contrat de travail, je pense déjà à notre glandouille familiale de ce week-end…

bossez pas trop, pensez à vivre un peu aussi ;)

++

arp

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