le courage d’être lâche, ou la renaissance du boycott...
le plus fort, c’est le meilleur. le plus récent, c’est le meilleur, pas de bol pour les vieux secs comme moi… et pourtant, hormis les forts, hormis la nouveauté, il reste quand même de l’humanité non ? ce culte voué à la puissance, au progrès, nous empêche de faire la seule et unique chose sensée… dire non, boycotter.
dans l’armée, un déserteur est jugé et, dans certaines circonstances,
condamné, emprisonné. dans la société civile, c’est pire : déserter le
système et vous voici instantanément un marginal, un assisté, un parasite,
un profiteur. le système est ainsi fait que le chômeur paraît avoir une
vie “facile” vu sous l’angle du “travailleur”.
facile ? non. simple, oui.
je dis simple car je suis chômeur, et dans ma vie, tout est simple : je ne me demande pas des heures quelle film je vais aller voir au cinéma… je ne vais pas au cinéma. je ne m’angoisse pas sur le programme tv… je n’ai pas de télévision. je n’ai pas mauvaise conscience après avoir viré un collaborateur, je n’ai pas peur de perdre mon emploi, je n’ai pas de rapport d’autorité avec qui que ce soit.
c’est un choix ? oui et non. dans notre pays, à 41 ans, après 15 ans de bar, le visage marqué par la vie, les cheveux longs, sans diplôme spécialisé, je ne suis plus bon à rien, je n’ai pas ma place. sans voiture fiable (je me gare toujours en pente), dans un petit village, je suis un cas désespéré pour pôle-emploi. c’est horrible… en fait non
je ne suis pas un “bon à rien”, et il me reste plein de trucs à faire, ne serait-ce que voir grandir mes enfants et vivre mon amour avec ma femme. mais vous comprenez aisément que ces choses n’intéressent absolument pas notre société moderne. alors que penser de cette société qui n’accorde aucune valeur à un gars comme moi ? je n’affirme pas être exceptionnel, je suis juste un humain, mais si mes capacités humaines, mon expérience, ma vie, mes pensées ne servent à rien dans ce monde, alors peut-être que ce monde n’est tout simplement pas pour moi. mais alors que faire ? et bien vivre dans un autre monde, sur la même planète, mais ailleurs.
attention, je ne prône pas la défonce permanente @la weed, je dis que
lorsque la société me pousse à dire non, elle me rend service. je ne
me suis pas éloigné de la société, j’ai voulu en faire partie, mais
la dérive “libérale” actuelle rentre avec une telle force en conflit
avec le concept de liberté, d’humanité, que tout homme, au sens large,
devrait tout simplement dire non, boycotter.
facile ? non. simple, oui
ayez le courage d’être un hasbeen, d’être un marginal, de dire non. vous verrez que vous êtes loin d’être le seul, et qu’en plus… bonus ultime, on se rejoindra dans une humanité nouvelle, exempte de ces débats stériles sur la démocratie, le vote, la couleur de la peau, la religion, l’argent… toutes ces choses inutiles qui ne font que réduire les concepts fabuleux qu’elles représentent.
la démocratie ? c’est une façon d’organiser les gens. mais pourquoi les organiser au fait ?? ils peuvent pas se démerder ? ils sont tous stupides les gens ?
la religion ? c’est une façon d’organiser les croyants. mais pourquoi les organiser au fait ? ils peuvent pas croire à ce qu’ils veulent les gens ? ils sont tous dénués de conscience, de rêves, d’espoir ? il faut tout leur marquer dans un bouquin, au cas ou ils auraient pas compris que tuer son voisin, c’est mal ? surtout quand on sait qu’on est soi-même le voisin de quelqu’un…
l’argent ? c’est une façon d’organiser les échanges entre les humains. mais pourquoi organiser au fait ? ils peuvent pas simplement se filer des trucs les gens ? ils sont tous avides et cupides les gens ? faut obligatoirement leur faire croire que ce sont des gros cons si ils n’arnaquent pas leur voisin ? faut leur faire croire que le boulanger “vaut moins” que le pharmacien ? que le pompier “vaut moins” que le chirurgien plastique ( de confort ) ?
alors oui je caricature, oui je prends des exemples @moi, mais sans déconner… à force de remplacer une “organisation” par une autre depuis des siècles, il serait temps de s’apercevoir qu’aucun système global ne permet l’éveil de l’humain, qu’aucune organisation de masse n’apporte le bonheur.
alors humains, réveil ! aie confiance, débarrasses-toi de tes chaînes ! car en attendant, tu cautionnes le système, tu lui offre sa légitimité :
normal qu’on vous colle des lois et des règles… vous êtes pas capable de vivre ensemble…
il ne tient qu’à nous de boycotter le système, de vivre différemment, de communiquer autrement, d’aimer pleinement, en toute conscience, de partager en toute humilité et de construire, ensemble, une humanité juste, qui nous ressemble, qui nous rassemble.
oui, “qui nous ressemble”, car je ne peux pas croire que la société dans laquelle je vis soit l’exact reflet des aspirations de l’humanité. la société dans laquelle je vis n’est pas issue d’une pensée humaine, elle est le fruit d’une organisation ayant pour but de nous maintenir au plus bas niveau de notre humanité, afin de laisser le mal s’en sortir à bon compte. et comme le mal est plus bruyant que le bien, pour l’instant, ça fonctionne. mais je refuse de croire que ce soit la réalité. je refuse de croire que l’humain, c’est cette chose qui se débat dans le poste de télé, qui s’engueule sur la route, qui se gave des ressources de la planète, qui juge sur la couleur de la peau. l’humain, c’est autre chose, c’est un concept fabuleux qu’il nous reste à apprivoiser, car pour l’instant, nous n’avons fait qu’effleurer nos possibilités de bonté et d’amour.
la bonté et l’amour … ça s’organise comment déjà ça ??? ah oui, c’est vrai, c’est en vrac ! alors laissons les modes d’emploi et les règles à l’informatique, la mécanique et la physique.
et que vive l’anarchie dans vos cœurs et vos rêves !
++
arp