ma naïveté politique de libriste
quel plaisir de découvrir à 40 ans, que la naïveté m’habite encore.
je sais qu’il me reste plein de chose à apprendre, mais je suis rarement ‘sur le cul’ après (dans le désordre) 15 ans comme barman, 4 enfants, une dizaine de déménagements, un passage chez les jésuites et au 3°REI, des boulots d’éboueur, manutentionnaire, jardinier, DJ ou femme de ménage, ou encore 11 ans de vie commune (et c’est pas fini) avec la femme de ma vie… et après tout ça et le reste, je suis un grand naïf en fait.
j’ai découvert GNU/Linux et l’informatique sur le tard (30 ans passés) et j’ai toujours fréquenté les mêmes sites et forums, m’impliquant très peu dans l’univers du blog/réseau social et autres joyeusetés. j’ai découvert diaspora* et j’ai commencé à utiliser avec plaisir cet outil. j’étais même très enthousiaste. et puis la magie a disparue… car oui, le plaisir de découvrir ma part de naïveté passe par une déception (mais ce n’est pas une règle absolue).
Je reprends au moment de ma découverte du Libre, cet univers particulier ou le partage des connaissances, du savoir et du savoir-faire, se fait en toute amitié, avec plaisir et échanges réciproques etc. bref, mon rêve. puis j’ai commencé à connaître des libristes qui trouvaient normal de se faire payer pour faire des trucs (quoique ce soit) car ils possédaient un “savoir à vendre”. j’ai compris très vite que c’était au choix de l’utilisateur. si le gars est assez couillon pour payer un truc qui existe gratos… j’ai appris à respecter les gens qui vendent leurs connaissances, même si je ne peux m’y résoudre car j’estime que ce qui ne me coûte rien (mon savoir), je dois le rendre. et oui, j’étends cette notion à tous les corps de métier, mais on en reparlera.
je pensais (naïvement) que ces valeurs de partage, de lutte contre le monopole (de microsoft), de respects des valeurs de l’autre, de curiosité, d’esprit critique, d’ouverture au monde, allaient se retrouver dans des valeurs politiques et humaines. et bien non. le monde du Libre est semblable au “monde du dehors”… j’ai découvert ça sur diaspora (merci ?).
et là vous êtes mort de rire devant mon côté fleur bleu idéaliste… bah oui, qu’il est con.
oui, je suis naïf. jamais je n’aurais imaginé me retrouver dans une fosse aux lions. les égos s’entrechoquant pour avoir le dernier mot, la “bonne phrase”, les idées politiques d’un autre temps, une majorité de gens endoctrinés par le système capitaliste, l’intolérance, les insultes… comme “dehors” en fait… et oui, ça m’a déçu. j’aurais pensé que la communauté du Libre, ça voulait dire autre chose qu’un truc d’informatique. et bien non. la communauté du Libre, ce n’est que ça : des développeurs de logiciels, des utilisateurs, mais aucune unité politique ou philosophique. ni même humaine je dirais, quand je vois parfois le peu d’humanité qui s’exprime sur certains commentaires de Diaspora*. je sais que c’est pareil ailleurs, sur les autres réseaux sociaux (c’est d’ailleurs pour ça que je n’y vais pas) ou dans la rue… je pensais (naïvement) être “protégé” par le Libre.
que les choses soient claires, j’ai eu le plaisir de partager des idées avec des humain(e)s doté de neurones, et qui s’en servent, donc cool. je ne critique absolument pas Diaspora* et je continuerai à profiter de leurs services (merci à eux). alors oui, une bonne baffe dans ta tronche arpi ! ça fait du bien. et la déception passée, il ne reste aujourd’hui que l’agréable sentiment de ne pas encore être un vieux con blasé et gavé de certitudes indémontables.
je continue de croire que le Libre peut être autre chose qu’un outil. je persiste dans cet idée que le Libre peut représenter un essor politique de par sa capacité à informer librement et gratuitement les masses, faisant ainsi obstacle à l’endoctrinement de nos gouvernants. je garde espoir, tout en sachant maintenant que je suis encore un gamin naïf, et que franchement, les vieux cons m’emmerdent (surtout ceux qui ont 20 piges) !!
++
arp